Les radeaux

Les radeaux


On imagine une mer vertigineuse.
Pas forcément horizontale, il faut qu’elle donne le tournis.
Là dessus, là dedans ou même autour, les hommes surnagent.
Perturbés par les perspectives, il faut qu’ils trouvent leur place.
Alors ils s’accrochent.
Tout peut servir pour maintenir sa tête à l’air libre.
Une branche de couleur,
Des vêtements en guise de voile,
Des gestes pour lutter contre l’abysse.
Heureusement, au creux des rouleaux, il y a les radeaux.
Les vastes, les super tankers des compagnies pétrolières,
Qui respirent la terre qui souffre.
Les bateaux de croisière, où les boucles blanches égayent leur fin de vie.
Les chalutiers, petits et grands, qui se dévouent.
Les sampans et les gondoles égarées,
Qui trimbalent romantisme et spiritualité dans les grandes eaux.
Et ce bout de ficelle, de briques et de brocs,
Qui tente de faire survivre ceux qui n’ont pas d’identité,
Qui accueille les bêtes les plus ridicules,
Et ceux qui veulent changer de monde,
Les passeurs aux aguets caressent les vagues de leur balai,
Ils savent que le destin ne se dompte mais s’apprivoise,
Et que la ménagerie ne sera heureuse,
Qu’au sommet des montagnes liquides.

I kif.

Une petite illustration.

Elle est trop bien l'illustration...

Tu veux pas faire un atelier dessin en Aout ?

C'est clair que là où on va c'est un endroit qui se dessine !!