3mois

3 mois que je suis parti.
90 jours. 2160 heures. 129 600 minutes. 7 776 000 secondes.
Ca fait déjà une sacré pause, dans un pays où les plus grosses villes que je traverse sont plus petites que Marly. Pas d'embouteillages, de bruit et de violence visuelle. Pas de panneaux publicitaires de 50m de large, pas de femme à poil sur les murs pour vendre des céréales... Pas de montre non plus, pas plus d'horaires que celles du coucher de soleil (je vois rarement le lever).
Mais pas non plus de vie culturelle, pas de saucisson et pas tous mes potes avec moi. Ca fait beaucoup de "pas" en fait.
Beaucoup de pas, ouais ça marche aussi. Des pas en avant vers les réponses à mes questions, vers ce que je voulais savoir de moi-même.
A priori, j'ai donc la première réponse qui correspond à ma principale question (à savoir "qu'est ce que tu branles en rentrant petit merdeux?") : pas de retour au métier d'assistant opérateur pour moi en avril prochain. Ah oui mais ça monsieur c'est pas une vraie réponse, ça ne nous dit pas ce que tu vas foutre à la place?
Euh... considérons ça comme une deuxième question alors, et il me reste 8 mois pour en trouver la réponse (si je la trouve parce qu'elle a l'air bien cachée).
En tous cas il y a peu de chances que je me décide à rester ici, trop de "pas" ça fait trop de choses qui me manquent. Trop de choses et trop de gens. C'est drôle mais c'est en me retrouvant à 18 000 bornes de chez moi que je me rends compte que chez moi c'est quand même pas mal! Je me rends compte aussi que ma France je la connais mal, et que ça serait plutôt malin d'en faire le tour la prochaine fois que je me sens pousser des ailes...
Je sais pas comment tout ça sonne dans vos oreilles, mais j'ai l'impression que ça fait quand même très tristounet. Il me faut donc corriger de ce pas cette impression, en ajoutant que l'expérience que je vit ici est énorme. Des paysages de dingues, des rencontres le long de la route, un putain de gros road-trip kilométrique dont la saveur est sublimée par ce bête de projet qu'on porte comme des grands. 27 films à faire en 3 mois, dans l'espoir encore obscur de les coucher sur une galette optique. Un truc bien gros comme 27 making-ofs de festoche en 90 jours, avec son lot de questionnements apporté par la longueur du tournage. De la thune investie, beaucoup de temps surtout mais c'est quand même bandant de voir le petit grandir sous nos yeux... Arrivera-t-on a en tirer des clopinettes, c'est un mystère qui reste encore a élucider. Au moins ça nous occupe jusqu'au printemps, puis deux copines du BTS viennent nous rendre visite tout le mois de novembre, et en décembre c'est ma famille qui passe Noêl de ce côté du globe (un Noël en short c'est pas énorme ça?). Julien quant à lui va rentrer début décembre, ce fou pense que l'hiver va trop lui manquer s'il se tape deux étés de suite!
Voili voilou, une petite esquisse de ce que j'ai dans la tête et que certains lisent peut-être entre les lignes de mon blog. Je vous fais à tous plein de gros bisous, je pense à vous.

du rêve du kiff du love
comme disait l'autre.

Belles réflexions que voilà Monsieur Hugo.
Plaisir à lire ces lignes et entre ces lignes qui donnent à penser à la déracinée que je suis...
Eh oui, 300 kms, 10000 kms, quelle différence.
L'essentiel est de se trouver en soi un petit chez-soi et un pourquoi on est là. C'est tout le mal que je te souhaite.
Pleins de supers pensées positives pour toi qui défient l'espace et le temps.
Coin-coin petit canard...

Merci de ta reponse gaelle, je comprend mieux sa teneur maintenant que tu nous as dit que tu partais...