Le manifeste du parti des rigolos

Parti, ouais c’est parti, je balance le premier pavé du parti des rigolos. Parce qu’à force d’être fataliste le monde va se prendre la marche. Il paraîtrait que rien ne peut l’entraver sa marche, et bien moi j’ai la prétention de l’entraver sa marche et pas qu’un peu. Et plutôt que de tout garder pour moi, je vais t’expliquer ce que j’ai compris.

Au commencement il a levé le pied, c’est comme ça, il n'était pas pressé. Faut dire que les arbres, les fossiles et les parcmètres, ça ne poussent pas comme ça. Et puis ça vaut mieux que de lever le coude, ou le majeur, tout ça n'est pas constructif.
Il s’est donc engagé sur le chemin de l’évolution. Il aurait pu choisir celui de la révolution, mais si le monde tournait rond, cela se saurait. Alors ce dernier, il a décidé d’entamer sa danse, et d’entraîner tout le monde dans sa ronde. Là je m’arrête pour les petits malins qui penserait que si le monde ne tourne pas rond, il ne peut pas entraîner tout le monde dans sa ronde. Je me contenterais de rappeler que ce n’est pas le coude qu’il a levé, et donc il ne tourne point rond, et pourtant il tourne.
Je disais donc avant de digresser que le monde entraînait tout le monde dans sa danse, ce qui est relativement ennuyeux parce que ça en fait du monde et qu’on risque de confondre tout le monde et le monde et que le monde c’est quand même pas tout le monde. Donc on va prendre du recul pour y voir plus clair, mais pas trop pour ne pas perdre le fil, parce qu’il file le monde, il n’attend pas.

Le voilà donc qui défile au fil des saisons, été, automne, hiver, paré de ses plus beaux atours. Et cela nous amène droit à maintenant puisque chacun le sait, il n’y a plus de saisons. Mais il y a toujours du monde qui défile. Et le monde, me direz-vous, qu’est-ce qu’il fait ? Et bien il paraît qu’il tourne, et qu’on a trouvé ce qui le fait tourner, la money.
Fallait le trouver quand même, moi je dis chapeau. Mais bon faut se méfier parce qu’on nous a déjà fait le coup, je sais pas s’il vous en souvient mais il n’y a pas si longtemps on croyait que c’était le père noël qui le faisait tourner, ou plutôt un mec qui lui ressemble. Si un gars très gentil mais qu’il faut pas énerver. Il y en a qui y croient encore, moi je suis pas contre, j’aurais aimé garder mon âme d’enfant. Mais il y en a qui déraillent complètement et qui croient qu’on peut lui refiler des dessous de table au vieux, à coup de Boeing ou à moindre coût. Il paraît qu’il a un dessein pour chacun de nous, bah ça m’étonnerait qu’à eux, il leur remette une belle image comme à l’école.
Il y en a d’autres qui croient que le paradis est sur terre. Alors ils rêvent d’y envoyer leur sous, qu’ils profitent du bon air de la montagne ou de la mer, qu’ils s’évadent un peu quoi. Parce qu’à force de rester avec eux, les sous, ils s’ennuient. Et un sous qui s’ennuie, il fait des infidélités pour finir dans les poches de ceux qui en ont besoin, si ce n’est pas malheureux. Heureusement nos gentils organisateur de voyage s’arrangent toujours pour les récupérer, et il faut croire que les sous les aiment bien parce qu’ils reviennent presque toujours les voir.

Et puis y en a d’autres qui croient d’autres trucs, et d’autres qui croient même pas ils se contentent d’avoir faim. Et enfin il y a les rigolos tous ces gens favorisés qui se croient plus humain que l’humain et prétendent l’entraver la marche du monde et pas qu’un peu. Et bien j’en suis…

Faire parti des rigolos !

Grave !

Mais en m'instaurant partisan des rigolos, puis-je apporter ma poire à l'édifice afin de fendre le débat d'un estoc constructif ?

Je me suis jadis évertué à entraver la marche du monde, mais le monde trop puissant a brisé les bâtons que je mettais dans ses roues...

Je me permettrais donc de proposer un autre terme, qui lui aussi file sur la métaphore de la route que tu as tracé, je proposerais donc de dévier la marche du monde!

Après, libre à lui de tomber dans le fossé, de reprendre sa route, ou de faire un tête à queue de poisson-chat-perché !

Dévier la marche du monde, ça peut se faire en mettant des pierres sur la route (ou des lapins morts, des fois le monde prend peur et fait un écart), ou en construisant une route parallèle... Ces routes parallèles, on les connaît, ce sont celles qui mènent au lieu qui n'existe pas , eu-topia, l'utopie...

Ce parti des rigolos a donc sa place ici, au creux des plumes du canard, et je suis content d'en faire parti !

C'est en prenant les déviations qu'on se perd, et qu'on trouve des granges où faire l'amour !

Love and conneries, grattons-nous le cul !